Régulièrement mis à l’index sur le plan national et international, le gouvernement de Yaoundé n’a eu pour seul argument de défense que le complot, développé au cours des dix dernières années.
Acculé sur le plan interne par des crises sociales multiformes, accablé sur le plan international par des rapports divers, voici le Cameroun de Paul BIYA dos au mur, forcé pour cela à se défendre, afin de laver une image internationale complètement ternie. Plus un jour ne passe, pas une semaine ne s’écoule, sans que ne soit produit un rapport qui l’accable sur la gestion publique qui lui est donnée d’implémenter au quotidien, dans les différents secteurs en conflits. Droits de l’Homme, crise Anglophone, lutte contre le terrorisme, opération épervier, emploi des jeunes, les territoires de capture de ces récriminations sont nombreux, et à chaque fois, le gouvernement est apparu sur la défensive, avec pour seul argument, l’inusable thèse du complot, savamment développée en son temps par Issa TCHIROMA, alors, Ministre de la communication, comme ce fut le cas le 05 Octobre 2018, en pleine élection présidentielle. « Certaines informations font état de ce que des acteurs politiques associés à des intérêts étrangers ont préparé des groupes d’agitateurs pour fomenter des troubles violents au cas où les résultats de l’élection ne leur seraient pas favorables. »
La déstabilisation par les ONG
La récente sortie du Ministre des Relations Extérieures, le 28 Mai 2019, devant les chefs de missions diplomatiques accrédités à Yaoundé, s’inscrit donc dans la même perspective. Dans la déclaration du gouvernement de Yaoundé, Lejeune MBELLA MBELLA développe le propos suivant : « Les ONG ont un agenda précis, conforme aux objectifs de leurs bailleurs de fonds. Ils instrumentalisent les institutions de défense des droits de l’homme avec les relais nationaux et internationaux pour mettre en œuvre leur politique. » Or, pas une seule fois, presque jamais à aucun moment, le gouvernement n’a su prendre les commandes, anticiper sur les situations, afin de donner l’impression d’être au contrôle des évènements qui se déroulent et pourrissent le plus souvent sous son regard coupable.
Le Dialogue comme solution
Un gouvernement de la défensive donc. Jamais pro actif, réduit par une scène nationale offensive à toujours se justifier, souvent pieds et mains liés, tel qu’on le voit régulièrement au cours de leurs différentes sorties, durant la décennie qui s’achève. Un gouvernement du complot qui le voit partout et nul part en même temps, qui aujourd’hui peine à convaincre une opinion publique Camerounaise désormais avertie. Tel est le cas de Cyrile Sam BAKA, Vice-Président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), pour qui, la sortie du Ministre MBELLA MBELLA est tout simplement inopportune. « Ce qui est important aujourd’hui, c’est de savoir que le Chef de l’Etat a parlé d’un dialogue inclusif. On doit préparer nos dossiers parce que ce qui est sûr, on va aboutir à un dialogue », conclut-il. S’il voudrait toujours rester crédible aux yeux tous, le gouvernement devrait en urgence, s’inventer une nouvelle grammaire politique au Cameroun, pour épouser son époque.
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